Oxford University Studies in the Enlightenment
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2001:02
Cet ouvrage posthume de Pierre Jourda propose une histoire du theatre de Montpellier de 1755, date de la construction de la premiere salle, a 1851. La premiere salle, edifiee par Mareshal, etait tenue pour 'une des plus jolies et des plus commodes' d'un royaume qui en comptait de plus en plus. La tragedie y trouve son public, le drame aussi, mais la comedie domine: Moliere et surtout les auteurs du XVIIIe siecle. On apprecie l'opera et d'avantage l'opera-comique: Pergolese, Rousseau, et tant d'auteurs oublies aujourd'hui. La presse naissante fait entendre sa voix: respectueuse des valeurs consacrees, mais sans etre dupe des formules a la mode. Montpellier fete les grands acteurs qui triomphent a Paris: Lekain, Talma, Mlle Georges, Marie Dorval. Elle goute le melodrame plus que le drame romantique; a Weber et Berlioz elle prefere Halevy, Auber, Meyerbeer.
La Revolution engendre un public friand d'emotions fortes, de participation patriotique; l'ordre restaure, il continuera d'exprimer ses choix avec vehemence: Montpellier sera une scene redoutable pour les acteurs, surtout dans l'impitoyable rituel des 'debuts'.
Redoutable aussi pour les directeurs du theatre, confrontes a des contraintes financieres qu'aggravent les mises en scenes exigees par la concurrence de spectacles de treteaux - et de la campagne languedocienne, lors de l'ete. Pres de trente changements de directeurs entre 1790 et 1851; s'appuyant sur les documents d'archives et sur la presse locale, Pierre Jourda etablit leurs comptes avec une precision eloquente, egrene la litanie de leurs promesses et de leurs illusions, de leurs suppliques aupres de maires et de prefets aussi soucieux de l'orthodoxie du repertoire que de la viabilite de l'entreprise. Montpellier pourrait-elle etre encore privee de theatre? Ce n'est pas exclu: la crise est profonde. La bourgeoisie boude le theatre. Le public trouve le repertoire monotone , mais les audaces l'effraient: on est au rouet.
La Revolution engendre un public friand d'emotions fortes, de participation patriotique; l'ordre restaure, il continuera d'exprimer ses choix avec vehemence: Montpellier sera une scene redoutable pour les acteurs, surtout dans l'impitoyable rituel des 'debuts'.
Redoutable aussi pour les directeurs du theatre, confrontes a des contraintes financieres qu'aggravent les mises en scenes exigees par la concurrence de spectacles de treteaux - et de la campagne languedocienne, lors de l'ete. Pres de trente changements de directeurs entre 1790 et 1851; s'appuyant sur les documents d'archives et sur la presse locale, Pierre Jourda etablit leurs comptes avec une precision eloquente, egrene la litanie de leurs promesses et de leurs illusions, de leurs suppliques aupres de maires et de prefets aussi soucieux de l'orthodoxie du repertoire que de la viabilite de l'entreprise. Montpellier pourrait-elle etre encore privee de theatre? Ce n'est pas exclu: la crise est profonde. La bourgeoisie boude le theatre. Le public trouve le repertoire monotone , mais les audaces l'effraient: on est au rouet.